Michel Nedjar
Michel Nedjar est un artiste proche de l'art brut. Né en 1947 dans le Val d'Oise, d'une mère sous-Montmorency (Vald’une mère ashkénaze et d’un père sépharade et tailleur, il se passionne très tôt pour le schmatess (le tissu) et les poupées. A partir de l'adolescence, il ne cessera d'en fabriquer - poupées tragiques - notamment quand il prend douloureusement conscience de l’horreur de la Shoah, de l’histoire de sa famille, en grande partie victime du nazisme. Par la suite, il entreprend plusieurs voyages en Asie et au Mexique où il découvre les poupées magiques kachinas et les momies : « Ce n’était pas mort. Elles avaient leurs costumes, leurs robes collées sur la peau. » C’est à son retour qu’il fabrique ses premières poupées (ses « chairs d’âme ») de cordes, de haillons et de plumes qu’il trempe dans un bain de terre, de teinture et de sang. Autant de cadavres brulés et de corps mutilés. A partir de 1980, sa créativité s’étend au dessin, à la cire et à la peinture. Alors que Dubuffet le découvre et collectionne ses poupées, Nedjar rencontre l’art brut : enthousiaste, il se met lui même à collectionner les oeuvres de ce type. Il est l’artiste brut - même s’il n’appartient plus vraiment à cette catégorie - qui fut le plus exposé à travers le monde ces 30 dernières années et son travail a fait l’objet d’un grand nombre de publications internationales. En 2016, il expose toute une série de poupées de Pourim au Mahj, à la demande de Nathalie Hazan, commissaire d'exposition. (http://www.mahj.org/fr/3_expositions/expo-Michel-Nedjar-Presences.php)